207 EX Allocution de la PrĂ©sidente de l’AIPU devant la Commission FA

Madame la Présidente,
Madame la Représentante de la Directrice générale,
Excellences,
Mesdames, Messieurs les Délégués,

C’est un honneur de m’adresser à vous et d’accueillir chaleureusement la nouvelle Directrice des ressources humaines, Mme Kazumi Ogawa et lui souhaiter la bienvenue.

Mon allocution examinera un certain nombre de points touchant à la gestion du personnel et les grandes orientations stratégiques de l’Organisation.

Cette stratĂ©gie apparemment axĂ©e sur la crĂ©ation d’un environnement de travail dynamique et favorable ne montre aucune amĂ©lioration Ă  cet Ă©gard. Le plan de dĂ©veloppement de carrière de mĂŞme que la politique de promotion au mĂ©rite restent inexistants. Nos collègues se trouvent dĂ©motivĂ©s et sans perspective de carrière.  Certaines promotions se font sans aucune transparence ni règle claire, ouvrant la porte Ă  l’arbitraire et au risque de ne pas avoir les meilleurs profils au bon endroit.

S’agissant de la Politique de classement, le document ne mentionne pas la suppression de la disposition 102.2 qui donne droit Ă  un membre du personnel de faire une demande individuelle de reclassement alors mĂŞme que ce point fait l’objet d’un projet d’amendement majeur au Statut du personnel. Cette dĂ©marche constitue une violation des droits du personnel les plus fondamentaux. La procĂ©dure de demande individuelle de reclassement est d’ailleurs strictement encadrĂ©e et ne permet aucune licence d’interprĂ©tation. Elle ne concerne au reste que quelques cas par an. On voit donc que sa suppression aura d’abord pour effet d’envoyer au personnel un message de dĂ©fiance et de dĂ©considĂ©ration. Il s’agit d’une question importante sur laquelle il est surprenant que le document soit silencieux et vous prive potentiellement de votre dĂ©bat lĂ©gitime.

Nous regrettons que HRM ait soumis ses propositions d’amendement aux Statuts du Conseil d’appelalors que nous avions exprimĂ© des rĂ©serves sur le fait qu’il n’y a pas eu de consensus sur certains points. RĂ©duire la composition du Conseil Ă  trois membres, dont un seul membre Ă©lu est la nĂ©gation d’un vrai dĂ©bat.

Nous refusons que les associations ne puissent participer Ă  l’audience du Conseil d’appel que « sous rĂ©serve de l’accord du requĂ©rant Â». Certes nous avons vocation Ă  dĂ©fendre des individus, mais notre rĂ´le va plus loin, il est de reprĂ©senter l’ensemble du personnel. A ce titre, nous demandons que les associations puissent prendre la parole pendant le dĂ©bat.

L’AIPU reconnaĂ®t la nĂ©cessitĂ© de simplifier les procĂ©dures disciplinaires mais l’Administration doit Ă©viter qu’il y ait un nombre croissant de recours au Conseil d’appel, voire au TAOIT impliquant un coĂ»t important pour l’Organisation.

Nous continuons de regretter la trop faible implication de HRM dans les recrutements. De ce point de vue, la dĂ©lĂ©gation de recrutement des postes P1 Ă  P4 aux seuls ADG ne doit pas conduire Ă  lever les garde-fous assurant rigueur et objectivitĂ©. La confiance n’exclut pas le contrĂ´le. L’AIPU continue donc de dĂ©noncer l’opacitĂ© dans le recrutement des PAs (plus de 450) qui sont souvent assignĂ©s Ă  des missions rĂ©gulières du SecrĂ©tariat.  Ces recrutements ne sont ni soumis Ă  la rĂ©partition gĂ©ographique ni aux ARB. Rappelons que les postes appartiennent Ă  l’Organisation, pas aux services et aux secteurs.

Concernant la mobilitĂ© gĂ©ographique et fonctionnelle, disons d’emblĂ©e que les rĂ©formes sont conduites avec un manque de cohĂ©rence et de transparence. Nous dĂ©plorons que la mobilitĂ© gĂ©ographique a Ă©tĂ© faite d’une manière totalement dĂ©tachĂ©e de la mobilitĂ© fonctionnelle et de la rĂ©forme des bureaux hors-Siège. Ce manque de cohĂ©rence conduira Ă nuire Ă  la capacitĂ© de l’Organisation Ă  mener ses missions Ă  bien dans le souci de l’efficacitĂ© et de l’efficience. On doit craindre que le personnel ne soit la variable d’ajustement de l’incohĂ©rence de ces rĂ©formes et surtout que ces incohĂ©rences n’augmentent l’arbitraire des dĂ©cisions qui touchent des personnes et leurs familles. La mobilitĂ© gĂ©ographique a ainsi donnĂ© lieu Ă  des exceptions individuelles d’autant plus illĂ©gitimes qu’elles minent la confiance du personnel et donc le bon dĂ©roulement de la mobilitĂ©.

Le document ne fait pas Ă©tat du premier exercice de mobilitĂ© ou de son bilan, nous le regrettons. Nous ne pouvons nous passer d’un bilan qui permette de combler les failles de la rĂ©forme. Ensuite, toujours en matière de transparence, nous nous Ă©tonnons ne pas avoir Ă©tĂ© consultĂ©s sur les modalitĂ©s de la mobilitĂ© fonctionnelle. Des rĂ©formes de cette ampleur ne peuvent pourtant pas ĂŞtre menĂ©es Ă  l’écart des reprĂ©sentants du personnel.

Concernant l’emploi de contrats de personnel non fonctionnaire, soulignons que ce document est prĂ©sentĂ© Ă  part de la StratĂ©gie de gestion des ressources humaines alors qu’il devrait en relever. En effet, ce personnel reprĂ©sente environ 47 % de l’effectif total de l’UNESCO en Ă©quivalent temps plein. Un tel taux indique clairement qu’il y a une stratĂ©gie visant Ă  rĂ©duire le personnel permanent et Ă  crĂ©er une classe de travailleurs prĂ©caires.

Ensuite, on doit se demander si le nombre important de consultants et de contrats de service ne correspond pas en rĂ©alitĂ© Ă  une gestion du personnel imparfaite car elle repose sur une absence de prĂ©vision des besoins et de planification des ressources.

Outre la carence de planification, les situations de prĂ©caritĂ© et d’inĂ©galitĂ©, notamment hors-Siège, sont directement induites par le fait que le SecrĂ©tariat s’engage Ă  conduire des missions pour lesquelles il n’a pas les moyens adĂ©quats. Cette approche revient Ă  utiliser, lĂ  encore, les contrats de non-fonctionnaires comme variable d’ajustement.

L’AIPU s’interroge enfin sur la permanence de la prĂ©pondĂ©rance des consultants issus du   Groupe I qui reprĂ©sente près d’un tiers de l’ensemble des consultants et 41% des dĂ©penses affĂ©rentes aux contrats de consultant. Ce dĂ©sĂ©quilibre n’est pas acceptable. 

Je vous remercie de votre attention.

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